MISSION : BOQUERON ET TUPAC KATARI

 Familia Rodríguez León.

Un homme est entré brusquement dans le bureau du prêtre : « Père Arturo, nous avons besoin que vous veniez dans notre communauté pour célébrer la messe, les baptêmes et peut-être que vous pourriez nous aider à faire un forage pour que nous ayons de l’eau potable. Nous sommes nombreux à en manquer. »                 

Cet homme était un responsable de Boquerón. Comme à l’accoutumée, le père Arturo offre un large sourire et accepte l’invitation. Mais il n’avait pas imaginé le véritable défi que ce déplacement lui réservait : mauvaises routes, transport, ponts improvisés, traversée de la rivière en canoë et plus de 20 km en moto pour arriver à Tupac Katari.

À son arrivée dans la Communauté ainsi que tous ceux qui l’accompagnaient dans cette mission, les habitants, très heureux, leur ont offert un petit déjeuner. Puis le père Arturo a pu donner une catéchèse avant de célébrer la Messe. Depuis ce 30 août, chaque année, les chrétiens vont à la recherche du père Arturo pour l’inviter à visiter la communauté et célébrer l’Eucharistie. Les voyages à Boquerón et Tupac Katari ont toujours été une vraie rencontre avec Dieu au contact direct de la nature et de la communauté. II n’y a aucun autre signe.

Boquerón et Tupac Katari (Nueva Esperanza) sont des communautés complètement isolées de Yapacaní. Par endroits, il faut abandonner la voiture et monter sur des charrettes improvisées qui glissent sur les rails d’un très vieux chemin de fer, à travers les bois. Les routes sont souvent dangereuses et lorsqu’il pleut beaucoup, les chemins sont inondés et inaccessibles. A ce moment-là, il faut traverser « la rivière » dans de petits canoës avant de terminer le chemin, à nouveau dans une charrette.

Depuis notre arrivée sur le sol bolivien, en 2015, nous accompagnons souvent le père Arturo et des bénévoles du Canada, d’Italie et de Bolivie, dans ses « sorties » missionnaires. Un responsable de la région nous sert de guide à chaque déplacement. Aujourd’hui, les routes sont bien meilleures et c’est désormais en camionnette que nous les parcourons.

 

Pascual, le passeur

Chaque fois que nous allions dans ces communautés éloignées, Pascual venait nous attendre de l’autre côté de la rivière, puis nous conduisait dans sa communauté et là, tous ensemble nous participions activement à la célébration de la messe et à la catéchèse. Au fil des ans, nombreux sont les habitants qui ont célébré le Baptême d’un enfant et cette année est célébré le premier Mariage dans cette communauté.

Pascual est issu de la communauté de Boquerón. Sa famille vivait dans la pauvreté matérielle mais elle avait une grande faim de Dieu. Grâce à l’ONG « Chalice » qui opère dans les locaux de la paroisse depuis plus d’une décennie, deux de ses enfants ont été parrainés. Aujourd’hui, tous les enfants peuvent avoir une meilleure alimentation.

Cette année 2022, Pascual et son épouse ont demandé la bénédiction de Dieu pour leur famille avec le sacrement du mariage.

« De quoi avons-nous besoin pour célébrer notre mariage » ?

Le Père Arturo a répondu qu’ils devaient suivre une petite catéchèse et se préparer. Pascual et son épouse ont été fidèles aux formations, participant activement, avec plaisir et avec beaucoup d’attention. Ils ont également fait l’effort de quitter leur lieu et de venir au bureau paroissial présenter leurs documents, se confesser et en même temps se préparer au sacrement de la Confirmation qu’ils n’avaient pas reçu. Ils ont choisi de bons parrains chrétiens qui sont également venus se préparer à la catéchèse.

Finalement, le 7 septembre dernier, veille de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, ils sont unis dans le Mariage. Lorsque nous sommes arrivés avec le père Arturo, le couple s’est approché souriant et heureux, ont salué tout le monde et ont exprimé leur reconnaissance d’être venus célébrer leur mariage.

Nous avons donc le choix, comme croyants, de prendre la décision de suivre Jésus et de témoigner de Lui par des actes de foi concrets. Par la foi, nous décidons d’être des croyants et des témoins actifs du Christ. Vivre en présence du Seigneur nous amène à mettre notre foi en action : aimer et servir le Seigneur, et faire rayonner le trésor que nous possédons.

« La clé pour fortifier nos familles est que l’Esprit du Seigneur habite dans nos foyers. Le but de nos familles est d’être sur le droit cheminʺ.

Faire grandir et fortifier les familles dans leur foi, voilà notre devoir comme missionnaires dans cette partie du monde.

Nous sommes très reconnaissantes au Seigneur et à tous ceux qui soutiennent cette mission surtout par la proclamation de la Parole de Dieu à ceux qui en ont le plus besoin.

Les Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée de Bolivie