Quelques jours après le vendredi saint, un soir, tandis que la nuit descendait sur la plaine de Jérusalem, deux disciples de Jésus se dirigeaient vers une bourgade nommée Emmaüs.
Ils songeaient aux événements douloureux de la semaine précédente.
Ils étaient tristes.
Et voici qu’un étranger s’approche d’eux et se met à entretenir avec eux une conversation :
 Pourquoi êtes-vous tristes ? Ne saviez-vous pas qu’il fallait que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ?
Et tout en parlant, il entre avec eux dans l’hôtellerie voisine.

C’est alors que le divin étranger, pour se faire reconnaître
et leur montrer qu’il était bien le Vivant, le semeur de vie,
prend le pain sur la table, prononce la bénédiction et le leur donne.
Puis soudain, il disparut !

Jésus ressuscité venait de redonner de la joie, de la vie, de l’ardeur à ses deux disciples d’Emmaüs.

 

Resurexit. Il est ressuscité!
Jésus ne s’est pas contenté de mettre de la joie dans l’âme de ses disciples.
Il a voulu leur donner la vie, la vraie vie.
Il leur a partagé le pain, le pain de vie, son Corps.
[…] Non, ce soir ne ressemble pas aux autres soirs.
Dans la poitrine de ceux qui communient à son Corps, palpite le cœur de Dieu.
Dans cette auberge, il y a des âmes remplies de vie divine, des tabernacles du Christ.

Après être ressuscité, Jésus est resté encore quarante jours au milieu de ses disciples.
Il semble cependant n’avoir eu qu’une pensée : celle de son ascension future :
– Encore un peu de temps… il faut que je remonte vers mon Père. 

[…] Avec le Christ ressuscité, regardez plus haut, toujours plus haut afin que votre vie, après avoir été une résurrection, soit aussi une lente mais perpétuelle ascension. Toujours plus haut !

Il est toujours celui à qui la mort obéit, parce qu’il continue à être la source de toute vie.

P. Marcel Roussel-Galle, pâques 1935